Église paroissiale Notre-Dame de Valeyrac

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Valeyrac

La paroisse de Valeyrac, mentionnée pour la première fois dans un titre du 10 février 1317, fait partie depuis le Moyen Âge de l'archiprêtré de Lesparre.

De l'église primitive, il ne reste rien puisqu’au début des années 1850, la municipalité fait bâtir une nouvelle église. En septembre 1853, l’architecte Paul Abadie fournit les plans, devis et cahier des charges du projet de construction. Il consiste en une église type de style néo-roman, comprenant une nef et deux bas-côtés, une abside et un clocher-porche.

Les travaux sont suivis et supervisés par l’architecte médocain Jean Hosteing. Le gros œuvre semble achevé en 1858 : au niveau de l’autel de la Vierge, le nom de Paul Abadie et la date de 1858 sont gravés. Pour les décors et les aménagements intérieurs, Abadie s’entoure des artistes avec lesquels il travaille régulièrement : le peintre périgourdin Brucker, l’orfèvre Bachelet, le sculpteur Léon Baleyre, le maître verrier parisien Édouard Didron et les maîtres verriers bordelais Dagrand et Villiet.

Les aménagements intérieurs et les décors sont réalisés entre 1877 et 1888 : le vitrail du bas-côté nord représentant l’Annonciation, issu des ateliers Villiet, date de 1877 ; le vitrail du clocher représentant le Couronnement de la Vierge, provenant des ateliers de Didron, date de 1885 et le vitrail du bas-côté sud, éclairant l’autel de saint Jean-Baptiste, issu des ateliers GP Dagrand, porte la date de 1888.

En 1892, une nouvelle cloche est installée. Elle est réalisée par le fondeur Émile Vauthier de Saint-Emilion, à partir de la refonte de l’ancienne cloche.

Vers 1897, le bâtiment présente des problèmes sur l’ensemble des voûtes en raison d’une instabilité du terrain. En janvier 1901, la sous-commission des bâtiments civils de la commission des Monuments Historiques préconise un sondage du sous-sol. Le cabinet d’architectes Lamy et Le Coader fournit un état du sous-sol accompagnant leur projet de consolidation des voûtes. Pour résoudre le problème de stabilité, ils proposent d’éloigner les eaux pluviales du pied des façades par un trottoir et de faire déboucher les drainages, destinés à assainir le pourtour de l’église, dans un fossé d'écoulement. Ces travaux sont réalisés en 1903. Cette même année, la municipalité fait l’acquisition d’une horloge horizontale à Gaston Guignan. Elle est installée dans le clocher.

En 1925, le clocher fait l’objet de réparations (fenêtres) par les ateliers Dagrant, suivant les prescriptions de l’architecte bordelais Jean Roland.

En 1946, l’atelier bordelais du maître verrier G. P. Dagrant réalise cinq vitraux pour les bas-côtés.

Périodes

Principale : Moyen Age (détruit)

Principale : 3e quart 19e siècle

Secondaire : limite 19e siècle 20e siècle

Dates

1858, porte la date

Auteurs Auteur : Abadie Paul, architecte (signature)
Auteur : Hosteing Jean

Dit Hosteing aîné, architecte à Lesparre, père de Edmond-Jean Hosteing (Hosteing fils). Mention du lieu : Saint-Trélody (Lesparre).

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Roland Jean

Architecte à Caudéran (Bordeaux)

31 route de Saint-Médard, Caudéran

, architecte (attribution par source)
Auteur : Lamy M.

Architecte à Bordeaux, associé à Le Coader

4 rue Neuve à Bordeaux

, architecte (attribution par source)
Auteur : Le Coader F.

architecte à Bordeaux, associé à Lamy

4 rue Neuve à Bordeaux

, architecte (attribution par source)
Auteur : Brucker Adolphe, peintre (attribution par source)
Auteur : Bachelet Louis

Louis Charles Bachelet, orfèvre né à Paris le 8 septembre 1817 et mort dans la même ville le 4 novembre 1880 ; fils de Quentin Louis Bachelet et d'Adélaïde Le Proust ; marié à Paris, le 18 avril 1844, avec Thérèse Adèle Binant (Paris 3e, 5 mars 1824 - Paris, 27 août 1854), dont il eut deux enfants : Thérèse Louise Adèle (1846), mariée en 1866 avec Pierre Émile Nicolas ; Georges Théodore (1849-1902).

Actif à Paris (ateliers au 16, rue de Verneuil, magasins au 58, quai des Orfèvres), Bachelet collabora avec Viollet-le-Duc et Ruprich-Robert. Son poinçon, insculpé en janvier 1844, fut biffé le 17 janvier 1877. Sa production était diffusée par le biais d'un Recueil d'objets d'orfèvrerie à l'usage du culte, Paris, Quai des Orfèvres, 58. Entre 1880 et 1890, le fils de Bachelet vendit à Placide Poussielgue-Rusand le fonds et les modèles de l'atelier familial. Réf. : B. Berthod, G. Favier, É. Hardouin-Fugier, Dictionnaire des arts liturgiques du Moyen Âge à nos jours, Lyon, 2015, p. 102-103.

, (attribution par source)
Auteur : Baleyre Léon, sculpteur (attribution par source)
Auteur : Didron Édouard

Édouard Aimé Didron (Paris, 13 octobre 1836 - 15 avril 1902), neveu et pupille d'Adolphe Napoléon Didron (1806-1867), lequel l'associe dès 1853 à sa fabrique de vitraux peints, créée en 1849.

, maître verrier (signature)
Auteur : Dagrant ou Dagrand Gustave-Pierre

Peintre-verrier né à Bordeaux (51, chemin du Sablonnat) le 15 septembre 1839 et mort dans la même ville le 21 septembre 1915 ; fils de Jean Dagrant, plâtrier, et de Jeanne Sallette ; marié à Bordeaux, le 3 octobre 1863, à Jeanne-Eugénie Chartier, sœur de Jean-Georges Chartier, peintre-verrier. Il en eut sept enfants, dont trois peintres-verriers qui lui succédèrent, Maurice (1870-1951), Charles (1876-1938) et Victor (1879-1925), et une fille qui épousa Albert Borel, son principal collaborateur. Né Pierre-Gustave Dagrant, le verrier changea son nom en Gustave-Pierre Dagrand entre 1864 et 1889, avant de reprendre, par jugement du tribunal de première instance de Bordeaux du 19 juillet 1889, son nom d'origine avec la graphie Dagrant. D'abord actif à Bayonne (où ses parents possédaient une propriété), il y fonde un premier atelier en 1864, puis crée en 1873-1874 un second atelier à Bordeaux (7, cours Saint-Jean, actuel cours de la Marne), ville où il s'installe définitivement par la suite.

, maître verrier (signature, attribution par source)
Auteur : Villiet Joseph

Joseph Villiet, peintre-verrier bordelais. En 1841, il entre dans l'atelier de peintre-verrier d'Émile Thibaud et d'Étienne Thevenot, à Clermont-Ferrand. En mai 1851, il demande au peintre-verrier Laurent-Charles Maréchal de Metz de travailler dans son atelier. Devant son refus, il décide en juillet 1852 de s'installer à Bordeaux avec une recommandation de l'évêque de Clermont pour Mgr Donnet.

, maître verrier (signature)
Auteur : Vauthier Émile

Étienne Émile Vauthier, fondeur de cloches, né à Saint-Émilion le 6 janvier 1849 et mort après 1907 ; fils d'Antoine dit Antonin Vauthier (1818-1881) et de Jeanne Villemeur. D'abord associé de son père (1878-1881), puis son successeur (juin 1881), installé dans l'ancien couvent des dominicains. Marié en premières noces, à Saint-Émilion le 28 mai 1872, avec Marie Petit (Saint-Émilion, 12 juillet 1851 - Saint-Émilion, 16 février 1873), chapelière, fille de Pierre Petit et de Pétronille Goudichaud (sans postérité), puis en secondes noces, à Talence le 7 août 1878, avec Marie Lachère (Bordeaux, 9 septembre 1857 - ?), fille de Jacques Lachère et de Pétronille Rougé, dont il eut trois enfants : Marguerite, épouse Pradier, André dit Armand et Marie-Thérèse, Mme Noël Régnier. Élève de son père (1864), puis son associé (1878-1881) et son successeur (1881), Émile Vauthier fournit de nombreuses cloches à la Gironde et aux départements voisins (Dordogne, Charentes, Landes, Lot-et-Garonne), mais sa production s'étendit aussi à la France entière et à ses colonies ainsi qu'à l'Amérique. Il obtint une médaille d'argent à l'exposition de Bordeaux en 1882 et un grand diplôme d'honneur à celle de la même ville en 1895. Source : A.-E. Prot, "Les Vauthier potiers d'étain à Libourne, puis fondeurs de cloches à Saint-Émilion", Revue historique et archéologique du Libournais, tome XXXVII, n° 131, 1er trimestre 1969, p. 13-23.

, fondeur (attribution par source)

L’édifice de style néo-roman, d’une facture homogène, est bâti en pierre de taille. Il s’organise sur un plan allongé composé d’une nef centrale encadrée de bas-côtés et d’un chevet à cinq pans. La façade est précédée d’un clocher-porche vouté d’arêtes. De plan carré, il est encadré de contreforts et couvert d’une flèche en pierre dont chaque côté de la base est aménagé d’une lucarne. Celle de la façade principale abrite l’horloge.

Les murs gouttereaux de la nef et des bas-côtés sont couronnés par une corniche à modillons. Des contreforts scandent les élévations des bas-côtés.

Le chevet, encadré par les deux sacristies, s’organise selon 5 pans séparés par des colonnes engagées et, horizontalement, sur 3 registres. Le registre médian est composé d'arcades et de baies en plein-cintre et colonnettes à chapiteaux. Le registre supérieur présente des arcatures géminées. L'ensemble est couronné par une corniche à modillons sculptés. Des frises sculptées à motifs végétaux règnent sur l'ensemble du chevet.

A l’intérieur, la première travée est surmontée d’une tribune, accessible par un escalier en pierre. Les fonts baptismaux sont placés dans la première travée du bas-côté nord, ils sont clos par une grille métallique ornée de volutes. La nef et les bas-côtés sont séparés par des arcades reposant sur des colonnes. Les vaisseaux sont voûtés en berceau sur doubleaux retombant sur des colonnes pour la nef et sur des piliers pour les collatéraux.

L’abside est voûtée en cul-de-four. Le chœur est scandé par une arcature cintrée. Deux arcades, l’une peinte, l’autre abritant une statue, se situent au-dessus de chaque porte d’accès des deux sacristies. L’autel, dessiné par Abadie, se compose d’une table avec des colonnettes jumelées aux angles, d’un tabernacle avec gradin et de chandeliers. Le couronnement du tabernacle représente une ville fortifiée flanquée de tours, symbolisant la Jérusalem céleste.

Les dernières travées des bas-côtés abritent les autels secondaires. Au nord, il est dédié à la Vierge. Son fond est orné d’une toile peinte représentant l’Assomption et à gauche de l'autel, la signature de Paul Abadie et la date de 1858 sont gravées. Au sud, l’autel est dédié à saint Jean-Baptiste accompagné d’une toile représentant la Prédication dans le désert.

La chaire est en pierre sculptée, sans abat-voix, soutenue par un pilier et accessible par un escalier droit dont la prise se fait dans le bas-côté nord.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. calcaire en couverture, tuile creuse
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte en berceau plein-cintre cul-de-four
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : flèche carrée

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : feuillage

    Symboles : Sacré Coeur


Précision sur la représentation :

L'ensemble du décor sculpté tant à l’intérieur qu’à l’extérieur développe une grande variété de motifs végétaux. Les modillons du chevet portent des motifs végétaux comme un épi de blé ou de maïs, une grappe de raisin mais également un tonneau et des motifs géométriques.

Dans le chœur se situent deux chapiteaux évoquant l’eucharistie avec l’un représentant deux oiseaux s’abreuvant à un calice, l’autre les oiseaux picorant des grains de raisin. Deux autres chapiteaux présentent une tête de lion prise dans les motifs végétaux.

Au-dessus de la porte de la sacristie nord : une peinture représentant Jésus avec l’inscription ECCE HOMO et une statue du Sacré Cœur. En face, la peinture représente la Vierge de la douleur avec l’inscription MATER DOLOROSA et une statue de Joseph et l’Enfant.

Les pans de la chaire contiennent la représentation de chaque évangéliste.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Valeyrac , place du 11 Novembre

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1831 C1 23, 2012 C1 99

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